X-Men
USA : 2011
Titre original : X-Men
Réalisateur : Bryan Singer
Scénario : David Hayter
Acteurs : Hugh Jackman, Ian McKellen, Patrick Stewart
Distribution : Marvel Films
Durée : 1h45
Genre : Fantastique, Science fiction, Action
Date de sortie : 16 août 2000
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Quand le réalisateur d’Usual Suspects s’attaque aux super-héros, cela donne le premier film d’une longue franchise, précurseur d’un phénomène à suivre…
Synopsis : 1944, dans un camp de concentration. Séparé de ses parents, le jeune Erik Lehnsherr se découvre d’étranges pouvoirs sous le coup de la colère : il peut contrôler les métaux. C’est un mutant. Soixante ans plus tard, l’existence des mutants est reconnue mais provoque toujours un vif émoi au sein de la population. Puissant télépathe, le professeur Charles Xavier dirige une école destinée à recueillir ces êtres différents, souvent rejetés par les humains, et accueille un nouveau venu solitaire au passé mystérieux : Logan, alias Wolverine. En compagnie de Cyclope, Tornade et Jean Grey, les deux hommes forment les X-Men et vont affronter les sombres mutants ralliés à la cause de Erik / Magnéto, en guerre contre l’humanité.
On en rêvait, ils l’ont fait : les super-héros de chez Marvel font leur entrée en fanfare au cinéma ! Et, après le discret chasseur de vampires Blade, ce sont les fameux X-Men qui ouvrent le bal à l’aube de l’an 2000. L’adaptation était risquée : contexte historique différent, costumes colorés kitch, multitude d’histoires différentes, parallèles et foule de personnages cultes… Le choix était cornélien quant à la direction de ce passage sur grand écran.
Welcome to the Xavier’s School for Gifted Youngsters
Mais le brillant réalisateur d’Usual Suspects, Brian Singer, a plus d’un tour dans son sac. Il mélange les personnages sans se soucier de leur ordre d’apparition dans les comics, les intègre dans notre monde contemporain, crée une nouvelle trame complètement originale mais n’oublie cependant pas les origines de ses héros. Nous sommes donc dans un monde où les mutants, des êtres dotés de capacités hors du commun, sont reclus, ignorés par une société pas encore prête à accepter cette différence. Et c’est dans cet univers violent que Magneto, un terrible mutant capable de contrôler le métal, va déchaîner sa haine envers l’espèce humaine, elle-même qui l’a détruite en camp de concentration. Plus déterminé que jamais il va, aux côtés du bestial Dents-de-Sabre, de la polymorphe Mystique et du super-agile Crapaud, confectionner un plan destiné à détruire cette « espèce inférieure »…
C’était sans compter sur les X-Men, une équipe secrète de mutants menée par Charles Xavier, un ancien ami de Magneto, qui vont tout faire pour contrecarrer ses plans. Composée de Cyclope, Jean Grey, Tornade et du récemment adopté Logan/Wolverine, la fine équipe va apprendre à rester soudée coûte que coûte face à cette dangereuse mission. Visuellement, c’est la claque : Singer oublie les costumes bleus et jaunes et nous sert des uniformes en cuir noir plus passe-partout. Les pouvoirs extraordinaires des héros sont quant à eux sublimement transposés à l’écran, que ce soit les rayons dévastateurs de Cyclope, les métamorphoses de Mystique ou encore les griffes rétractables de Logan, les effets spéciaux sont tout simplement réussis, bien servis par des scènes d’action époustouflantes. Le scénario est lui excellent, se mettant doucement en place, présentant avec minutie ses personnages tout en y apportant un effrayant portrait de notre réalité et une bonne touche d’humour bienvenue.
Un film innovant
Brian Singer arrive donc à proposer un film de super-héros aussi fantasque que réaliste, porté par des comédiens peu connus mais convaincants (James Marsden, Halle Berry, la révélation Hugh Jackman) côtoyant des acteurs de renom nés pour leurs rôles respectifs (les monstrueux Patrick Stewart et Ian McKellen). Bien entendu, les fans du comics se plaindront de quelques infidélités portées à leur chère et tendre BD comme le personnage de Malicia bien différent de celui imaginé par Chris Claremont, le non-port du célèbre masque de Wolverine ou encore la personnalité simplifiée à l’extrême de Dents-de-Sabre, lui-même qui avait violé et tué la douce de Logan dans le comics original. Ces différences notables demeurent pourtant invisibles et peu importantes au final lors du visionnage de cette excellente mise en bouche dont on ne peut qu’attendre la suite arrivés à la fin du métrage.