La Conspiration
USA : 2010
Titre original : The Conspirator
Réalisateur : Robert Redford
Scénario : James Solomon
Acteurs : James McAvoy, Robin Wright, Justin Long
Distribution : Wildwood Enterprises
Durée : 2h02
Genre : Drame, Histoire
Date de sortie : Inconnue
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Robert Redford a plus souvent été devant la caméra que derrière. Pourtant, son travail en tant que réalisateur est de qualité, que ce soit pour L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux en 1998 ou Lions et agneaux en 2007. L’acteur américain revient ici avec son dernier film, The Conspirator, en compétition fiction sur le Festival du Film d’Histoire de Pessac 2011.
Synopsis : À la suite de l’assassinat d’Abraham Lincoln, sept hommes et une femme sont arrêtés et accusés de conspirer pour tuer le Président, le Vice-président et le Secrétaire d’État. La seule femme accusée, Mary Surratt, 42 ans, tient une pension où John Wilkes Booth et d’autres se rencontrent et planifient les attaques simultanées. Sur fond sinistre de post-guerre-civile à Washington, Frederick Aiken, 28 ans, nouvellement avocat et héros de guerre de l’Union, consent à contre-coeur à défendre Surratt devant un tribunal militaire. Alors que le procès avance, Aiken se rend compte que sa cliente est peut-être innocente et qu’elle est utilisée comme appât et otage pour capturer le seul conspirateur qui a échappé à une chasse à l’homme massive, son propre fils.
La légende de la conspiration
Pour nous parler de l’Histoire, Robert Redford a choisi de donner à son film une allure de vieille carte postale, nous replongeant directement dans le passé. La reconstitution historique en met plein la vue, des images de guerre à la prison en passant par le tribunal. Le récit est bien rythmé, et même si la réalité de cette conspiration n’est jamais vraiment dévoilée, on ne s’ennuie jamais. Les influences diverses et extérieures sont simplement suggérées, mais font sentir leur importance.
Le personnage de Lincoln est peu présent, car tué dès le premier quart d’heure, ce qui permet au récit de démarrer très vite. Robert Redford évite ainsi la présentation demi-heure du personnage, qui favorise intensification / l’attachement, pour faire de son Lincoln un mythe, quelque chose d’inconnu et d’intouchable dont la mort nous apparait comme une injustice inhumaine et douloureuse. La conspiration n’est pas le récit d’un président des États-Unis, mais celle des victimes collatérales et de la soif de vengeance d’un pays aveuglé et fatigué par la guerre. La scène de l’exécution est brutale, rien n’est épargné aux spectateurs, permettant certainement au film de jouer son rôle cathartique pour la conscience du peuple américain.
Des acteurs à la pelle
Le réalisateur s’est entouré d’une belle flopée d’acteurs : James McAvoy, Evan Rachel Wood (Across the Universe, Les Marches du Pouvoir), Robin Wright (Les vies de Pippa Lee, Une bouteille à la mer), Justin Long (New Girl, Die Hard 4 – Retour en enfer), Tom Wilkinson…. James McAvoy (Le dernier roi d’Écosse, X-Men, le commencement) est toujours aussi doué, son jeu passe de l’opposition à l’engagement total, de manière émouvante et crédible. Ce casting divers et varié aurait pu être simplement une affaire de promotion, mais se justifie ici par le talent de chacun d’entre eux. La qualité du récit est ainsi surélevée par le travail des acteurs. Robin Wright interprète cette femme brisée de manière déchirante et très juste. Les cris de douleurs d’Evan Rachel Wood à l’annonce de l’exécution nous font monter les larmes aux yeux.
Bloqué aux frontières américaines
Présenté au Festival de Deauville 2011 , The Conspirator est déjà sorti aux États-Unis, mais ne verra pas le jour sur nos écrans. Il faut comprendre que les films d’histoire intéressent d’abord les spectateurs / les pays concernés et trouvent rarement d’acheteurs étranger, hormis les Etats-Unis. Le distributeur a donc tenu ce discours ici. Cependant, la qualité du film et la force de son histoire auraient pu toucher un grand nombre de Français. Dommage !